Bouleversées par l’annonce des inondations de la région d’Agadez le 02/09/2009 entrainant des milliers de sinistrés , l’association décide d’apporter une aide d’urgence à plus de 50 familles d’Agadez. Des kits de survie sont alors distribués par Mohamed Saley aux familles choisies parmi les plus démunies (mère isolée, personnes âgées seules, enfants en bas âge , maladies …) Chaque kit d’une valeur de 200 euros permet la survie d’une grande famille pendant 2 mois . Il est composé d’aliments de base (maïs, riz, mil, huile, sel, thé, sucre, lait en poudre, concentré de tomates , aromates ), de nattes pour reconstruire un abri , de moustiquaires (recrudescence du paludisme) et de savons. La situation d’insécurité s’améliorant nous décidons de nous rendre sur place.
Les préparatifs occupent alors de nombreuses soirées et nuits entre le tri des médicaments , de matériel médical varié, de vêtements chauds, de laine et de graines . Nous voilà enfin prêtes à partir avec 135 kilos de bagages qui seront très utiles en ces périodes de catastrophe.
Arrivées à Niamey en avion confortable nous poursuivons notre route pour Agadez avec 14 heures de bus très inconfortable . Accueillies par Mohamed nous découvrons la ville sinistrée où chacun tente de s’organiser à survivre parmi les décombres.Nous sommes touchées par le courage et la dignité de ces gens qui assument leur quotidien difficile en gardant espoir.Les enfants scolarisés ont repris l’école malheureusement peu de cours y sont donnés à cause des grèves des professeurs quasi jamais payés. Les chefs de famille n’ont de cesse de trouver de la nourriture pour nourrir les leurs et leur famille éloignée réfugiée à Agadez.
Nous décidons de compléter notre aide d’urgence pour 6 familles que nous rencontrons. A cette occasion nous pouvons apprécier le sérieux du savoir faire de Mohamed qui devient officiellement notre représentant sur place après la signature d’une convention entre lui et l’association. Quelques familles souhaitent nous rencontrer pour remercier l’association et tous ceux qui ont participé à cette aide précieuse. Leurs témoignages sont très émouvants et nous confortent dans notre choix d’aide d’urgence post sinistre.
Les jours sur place sont comptés et beaucoup de travail nous attend :
1) Rencontre du directeur de l’école de Tchinfinitène commune d’Iférouane à qui l’association avait envoyé la somme de 370 euros le 22/04/2009 pour travaux de fonçage du puits de l’école et achats de céréales pour la cantine . Monsieur Baka Hamed nous demande une 2 ème aide pour l’achat d’une motopompe et de carburant pour le jardin scolaire existant mais dont la motopompe a été volée par les militaires pendant la période d’insécurité !Un budget de 397 euros lui est accordé accompagné d’un don de graines variées offertes par nos généreux bienfaiteurs. Des photos du jardin sont demandées et attendues dès les premières récoltes. La majorité des dons pour cette école provient d’une action « pain pommes » entreprise dans l’école Saint-Joseph de Chambéry en 04/2007 que nous remercions vivement.
2) Mise en place de projets qui nous tiennent à cœur :
- Microcrédits pour 15 femmes pratiquant de l’artisanat varié ( natte ,broderie, cuir, couture, tricot…) et qui pourront ainsi acheter la matière première. Après 2 réunions de concertation nous leur octroyons un prêt de 30 euros ou de 45 euros selon le prix de leur matière première. Ce sont elles qui choisissent de le rembourser en 2 fois sur 6 mois .
- Création d’un jardin scolaire pour l’école de Tchintaborak-est afin d’améliorer la cantine et de favoriser ainsi la scolarisation des enfants. Soutenu par une association de parents d’élèves et un comité de gestion le directeur monsieur Mohamed Attoufec s’engage à entreprendre des travaux de creusage d’un puits de 20 m de profondeur . L’association « un souffle pour un sourire » s’engage à financer les travaux de maçonnerie du puits et discutera ensuite de l’achat d’une motopompe .
3) Achat de bijoux et d ‘artisanat à plusieurs familles de forgerons pour les futures ventes organisées en France au bénéfice de l’association sachant qu’en cette période d’insécurité il n’y a plus de touristes et donc plus d’acheteurs potentiels.Nous avons conscience qu’ainsi nous les aidons dignement en respectant et en reconnaissant leur travail de qualité.
4) Sur le plan médical nous n’avons pas le droit de sortir de la ville et ne pouvons rencontrer le personnel soignant des petits centres de santé de brousse. Nous rendons alors visite :
- Au centre de pmi qui assure le suivi médical des femmes et des enfants jusqu’à 3 ans . Pour les enfants malnutris la mère repart avec une bouillie hypercalorique préparée par les infirmières qui surveilleront la courbe de poids toutes les semaines.
- A l’infirmier de dermatologie qui a pris ses fonctions à l’hôpital d’Agadez il y a un an et qui souhaite consulter en collaboration avec nous.D’emblée nous avons été confrontés à gérer une situation dermatologique grave en urgence sans moyen qui nous a bouleversées. Il nous reste peu de temps mais les échanges sont fructueux et formateurs pour tous .
Malgré les préparatifs très prenants et les questionnements avant le départ, les conditions de vie sur place fatiguantes et boulversantes nous sommes satisfaites du travail effectué avec notre représentant Mohamed Saley . Nous rentrons avec des projets sérieux mis en place et avec le bonheur d’avoir pu partager avec nos amis un petit bout de leur quotidien en ces périodes si difficiles. Nous remercions tous nos donateurs ( graines , vêtements, fonds ) et tous ceux qui nous accompagnent dans les manifestations organisées en France sans qui nous ne pourrions mener à bien nos projets.